Mika à la Halle aux Grain de Toulouse : Interview

Il a vendu 8 millions de disques dans le monde. Alors que vient de sortir son troisième album, «The Origine of Love», Mika sera ce soir lundi à la Halle aux Grains, une salle intime selon son cœur d’artiste complet.

Il avait rempli le Zénith fissa, en octobre 2007 et mai 2010, porté par une vague énorme, dans la foulée d’un premier disque bourré de tubes, «Life in Cartoon Motion». Michael Holbrook Penniman, alias Mika, revient sur scène, à Toulouse, et il a choisi la Halle aux Grains, «parce que c’est une salle ancienne qui correspond parfaitement à l’esprit de la tournée 2012, intimiste, avec un élément théâtral». Ces années de triomphe semblent ne pas avoir changé le chanteur né à Beyrouth d’une mère libanaise et d’un père américain. Il est aujourd’hui comme hier, charmant et volubile, exprimant la richesse de son univers dans un français délicieux.

A 29 ans, vous êtes un grand garçon et pourtant vous continuez à travailler en famille…

Je ne suis pas un grand garçon, je suis un homme ! Et si je travaille depuis longtemps avec des membres de ma famille, c’est simplement parce qu’au début c’était une nécessité, pas nécessairement un choix. On créait ensemble à partir de rien, on utilisait des bouts de cartons pour les décors. On était dans une ambiance d’atelier et le travail se faisait avec cœur. J’ai voulu conserver ce côté artisanal, fait main, à l’opposé de la manière Vegas.

Quelle est l’ambiance chez les Penniman ?

Nous sommes un peu une famille de cirque. On s’entend bien mais on n’est pas des Bisounours. Il y a plein de disputes. Et c’est tant mieux : seule votre famille peut vous dire la vérité.

L’amour est au centre de votre nouveau disque. Le sujet est inépuisable ?

L’amour est un moteur d’inspiration éternel. Je l’aborde sous tous les angles. En grand fan de Françoise Hardy, j’ai écouté beaucoup de chansons sur l’amour qu’on attend, qui n’arrive pas ou qui disparaît. Moi, je m’intéresse surtout à l’amour qui arrive et à tout ce qui se passe après. J’aime faire ressentir une progression : on a des doutes, on voit la vie en cherchant l’amour.

L’amour doit-il être passionné ?

L’amour est presque une maladie mentale. C’est un état de crise, un moment où on a envie de crier comme un fou. L’amour est aussi dangereux qu’inspirant, positif que diabolique. Mais si on ne tente jamais le diable, on ne vit pas.

Comment vivez-vous cet état ?

Je ne suis jamais tombé dans la drogue ou dans l’alcool. Mais j’ai été victime de gens sur le plan sentimental.

Vous racontez aujourd’hui avoir trouvé l’amour…

Toutes les histoires d’amour commencent par des histoires d’amour imaginaires, par du cinéma qu’on se fait dans la tête, par un casting qu’on imagine. C’est vrai, je vis une histoire assez sérieuse. J’emploie ces termes parce que quand on commence à parler de ça, votre propre amour paraît quelque chose d’abstrait, de surréel. Je partage tout, presque trop, dans mes chansons. Et je ne suis pas à l’aise pour en dire trop sur ma vie, de peur de la sacrifier.

Quelles qualités sont nécessaires chez l’autre pour que vous l’aimiez ?

Le sens de l’humour, la tolérance… et quelque chose qu’on ne peut pas décrire, ce qui fait la différence entre une histoire qui va durer une semaine et une autre qui va durer un an. Quand on aime quelqu’un on doit accepter ses défauts, lui laisser de l’indépendance. Sinon, on détruit tout très vite.

Mika en concert à la Halle aux grains lundi 19 novembre à 20h30. Dernières places en vente à la Fnac . En direct du Télégramme, rue Gabriel-Péri, lundi 19 novembre à 16 heures, avec NRJ.

Source : Jean-Marc Le Scouarnec – La dépêche