Mois : août 2021

Mika sera en concert cet hiver à Vars dans les Hautes-Alpes

Mika inaugure la nouvelle saison hivernale de Vars. Après une année 2020 sans tête d’affiche, l’ouverture du domaine skiable sera donnée le 11 décembre prochain par le concert gratuit de la star libano-américaine Mika.

Une 13ème édition de Vars en Scène qui s’annonce festive et énergique à l’image du juré du célèbre télécrochet musical qui succède ainsi à Matthieu Chedid et UB40 sur cette scène extérieure à 1850 mètres d’altitude.

Source : Alpes 1



« Vanity Fair » : Un an après l’explosion de Beyrouth Mika raconte son Liban

Un an après l’explosion du port de Beyrouth, Mika a raconté à Sophie Rosemont son affection indéfectible pour son pays de naissance. Un témoignage délicat et fort, à l’image de ce chanteur singulier.

« Le 4 août 2020. Je suis à la villa Aurelia, à Rome, qui accueille des événements organisés par l’American Academy. Tout le monde est passé par là, de Getty à Hemingway. Dans une loge, je suis filmé pour une interview et, soudain, je vois mon téléphone s’éclairer devant moi. Beaucoup de messages ; des photos, des vidéos comme une avalanche. Au début, je n’y crois pas, je pense que c’est une nouvelle application simulant une explosion sur le port de Beyrouth – nous sommes tellement habitués à la manipulation des images… Mais c’est réel. D’un seul coup, alors que je suis dans un temple du glamour, des traumatismes d’enfance, liés à la guerre, à l’impermanence du confort et de la stabilité de la vie quotidienne résonnent en moi. Je comprends alors qu’on est façonné par nos ressentis enfantins. Ma réaction est très intense, très silencieuse : une immense tristesse, plus que de la peur, s’abat sur moi. L’injustice de ces images me frappe de plein fouet : pourquoi cette explosion, dans cette ville qui souffre déjà, politiquement, économiquement, socialement et où la jeunesse est sacrifiée ? D’instinct, je sais que ce n’est pas le fait des pays voisins ou d’une bombe. Je devine que ce drame est lié à ce qui ronge le Liban : la corruption. Le Liban, c’est là où je suis né. Je n’y ai jamais vécu, mais il a toujours fait partie de ma vie, comme pour beaucoup de Libanais de la diaspora. Il y a encore quelques semaines, on a frappé à ma porte, à Montréal. C’était un avocat libanais qui venait me déposer des sacs remplis de plats cuisinés par sa mère !

Mes origines sont plurielles. Mon père est américain. Fils d’un diplomate de Savannah en Georgie, qui travaillait pour le gouvernement américain, il est né à Jérusalem et a grandi un peu partout, notamment à Beyrouth. Mon grand-père maternel, lui, est issu d’une famille nombreuse de Damas. Après s’être battu lors de la révolte arabe au début du XXe siècle, il arrive dégoûté à Ellis Island en 1919. Il reconstruit sa vie à New York, d’abord comme livreur de tissus, puis gravit les échelons et monte des usines en Chine. Arrive le jour où sa sœur veut à tout prix le marier. Il se rend au Liban où elle lui a choisi une femme d’une bonne famille. Pendant le cocktail de ses fiançailles, il voit une famille qui se baigne sur la plage. Il tombe amoureux d’une des filles, annule son mariage et demande sa main. Ma grand-mère a 16 ans, lui 60. Elle quitte Beyrouth pour les États-Unis, ne parlant qu’arabe et un peu français. De l’autre côté de l’Atlantique, elle donne très vite naissance à ma mère et quatre petites sœurs qui grandiront entre une femme déracinée et un homme qui n’a jamais oublié qu’il était syrien. Tout le monde parle et cuisine arabe.

Ma propre enfance a été marquée par le spectre de la guerre, y compris par celle au Koweït, où mon père a été otage avant de revenir différent. Récemment disparue, ma mère m’a transmis la chaleur de l’échange, le fait de répondre avec une urgence émotionnelle. C’est un tempérament et une température ! Cela a pu surprendre des journalistes pendant mes interviews… J’ai grandi avec des figures orientales très fortes – l’icône absolue, Oum Kalthoum ; les frères Rahbani, Fairuz, qui ont jeté un pont entre l’occident et le monde arabe… Mon plaisir coupable, c’est Nancy Ajram, et j’adore le groupe de rock Mashrou’Leila. J’aime Gibran, Mahmoud Darwich, Amin Maalouf dont j’ai beaucoup lu, plus jeune, Léon l’Africain. Ce qui me lie aussi à ma terre natale, ce sont ces oliviers âgés de 6 000 ans qui bordent les routes libanaises. Ces représentants de la résistance doivent être révérés comme des dieux et des déesses.

Le 4 août 2016, je donnais mon dernier concert au Liban, à Baalbek. C’était fantastique, ils ont jeté des coussins partout ! Deux ans auparavant, ici même, nous avions dû nous interrompre trois fois. D’abord, parce qu’il y avait la prière, diffusée très fort. Ensuite, parce qu’ils avaient jeté tellement de coussins que la scène en était recouverte. On les a même confisqués mais impossible de jouer à nouveau. Alors j’ai lancé de la musique, sans doute du Fairuz remixé, et je suis rentré dans ma loge. Parmi mes plus beaux souvenirs de live, il y a aussi la place des Martyrs, en 2009, après la défaite du Hezbollah. Il y avait un monde fou, des jeunes filles voilées ou en brassière.

Si j’ai écrit cette tribune dans Le Monde [« Le Liban, mon pays, se meurt, et ses enfants sont pris en otage », publiée en mai 2021], c’est parce qu’après le choc visuel de l’explosion d’août 2020 et l’engouement suscité par mon concert caritatif [I Love Beirut, en septembre 2020], les mois qui ont suivi ont vu la situation s’aggraver au Liban sans que la communauté internationale ne s’en émeuve réellement. Oui, l’explosion a été comme un électrochoc. Cette catastrophe a vibré très loin. Cependant, dans un monde aussi immédiat que le nôtre, le temps d’attention est assez réduit. On consomme l’image ou l’information comme un produit ayant une date de péremption très courte. En tant qu’artistes, nous ne sommes pas forcément légitimes à exprimer un point de vue politique, mais cela ne doit pas nous empêcher d’extérioriser nos émotions au-delà des 280 caractères sur Twitter. Parfois, je me sens stupide de n’utiliser que des mots, mais ils n’en demeurent pas moins une expression précieuse.

Sans verser dans la rhétorique politique, qui n’est pas mon domaine car je me considère comme un simple observateur de mon pays, et de loin, c’est la corruption qui a rongé le Liban. Certains évoquent la coexistence des religions. Sauf qu’elle a toujours existé ! Beyrouth accueille depuis longtemps des synagogues, des mosquées, des églises melchites, maronites, catholiques, et l’ensemble composait une véritable richesse culturelle. Ces dernières années, la crise éco-politique s’est installée, la tension sociale s’est accrue et des partis ont cherché à exploiter cette vulnérabilité, à rompre le lien qui nous unissait. Ce n’est pas pour rien que le Hezbollah a ouvert des magasins où, si l’on veut acheter à des prix raisonnables des produits importés d’Irak et d’Iran, il faut adhérer au parti. Sur place, mes amis essayent de reconstruire des quartiers. L’architecte libanaise Hala Wardé veut redonner naissance à des lieux où le patrimoine a été détruit. Mais comment gérer la reconstruction et les fonds nécessaires alors que les banques ne fonctionnent plus ? Les salaires sont divisés par cinq, le prix du dentifrice s’envole, comme celui du pain, d’un café, du lait ou d’une course en taxi ! Là-bas, un jeune qui a étudié comme un fou pour être diplômé doit partir s’il veut faire quelque chose de ses connaissances. Le Liban est-il condamné à la fuite des talents ?

Dans ce tout petit pays, vallée fertile coincée entre Israël et la Syrie, porte de l’Europe, se joue le sujet crucial de notre avenir : le vivre ensemble. Alors que nos ressources s’amenuisent, nous sommes de plus en plus divisés. Rien de notre attitude actuelle ne favorise une existence commune. C’est d’ailleurs ce qu’interroge Hashim Sarkis, le commissaire général de la biennale de Venise cette année avec « How will we live together ? » J’ai été bouleversé par le pa­villon libanais imaginé par Hala Wardé et sur lequel a aussi travaillé mon frère Fortuné, A Roof for Silence. Y sont présentés seize oliviers libanais millénaires, filmés par Alain Fleischer, accompagnés d’une création musicale des artistes sonores Soundwalk Collective. Autour de ces arbres qui ont tout vu, il y a aussi les peintures poétiques d’Etel Adnan, les « Antiformes » de Paul Virilio…

Certes, les Libanais ont toujours fait preuve d’une grande fierté et d’une grande résilience. Mais face à autant de colère, de frustration, de gâchis, elles s’érodent. La clé se trouve sans doute dans la jeunesse, qui veut réinventer sa société. Il faut lui donner des outils, investir dans ces esprits qui anticipent la pluralité de leur pays dans trente ans. Un an après l’explosion, je ressens beaucoup de frustration, une douloureuse latence. Oui, je ne suis pas en colère, je suis frustré face à la corruption endémique. Je ne me résous pas au « on n’y peut rien, c’est comme ça ». Un des soucis du Liban actuel, c’est que les religions se sont mises à faire de la politique. Elles ne laissent plus place à la spiritualité. Comme une planète en miniature, avant au Liban, toutes les communautés cohabitaient dans un joyeux charivari, un exemple du vivre-­ensemble et du dialogue inter-religieux. Mais aujourd’hui les croyances des gens sont trop souvent détournées pour élever des murs au lieu de les abattre. Croire devrait nous rassembler, croire c’est aspirer à l’universalité. Toutes les générations ont besoin de spiritualité, quelle qu’elle soit, afin d’envisager la vie et la mort.

Si je ferme les yeux, je m’imagine sur cette toute petite plage à Sour, proche de Tyr. On mange des petits barracudas frits dans l’huile d’olive avec du citron et du sel. C’est très bon. Il y a un phare, et une partie de la famille de ma mère a transformé la maison qui y est accolée en chambre d’hôtes. Derrière, se trouve un immense site romain et, plus loin, la frontière israélienne où les ados sont encouragés à lancer des pierres le soir. Dans le sous-sol de cette maison, souvent envahie par l’eau quand la mer est haute, il y a des ruines phéniciennes couvertes de sable. Il n’y a pas de paix, mais beaucoup de beauté. Comment les deux peuvent-elles coexister ? »

Source : Vanity Fair



« The Voice All-Stars » : Retouvez Mika dès le 11 septembre sur TF1 !

L’émission « The Voice All-Stars » sera diffusée dès le 11 septembre, et tous les samedis, à 21h05 sur TF1! Retrouvez Mika dans cette saison spéciale. Dans cette édition événement, des talents emblématiques des neuf premières saisons de « The Voice » reviendront fouler la scène sur laquelle le public les a découvert.

Source : MikaWebsite[.Com!]