Mois : octobre 2022

Vidéo : Interview Monaco Info – Mika se livre avant son concert à Monaco

Le chanteur Mika a toujours grand plaisir à se retrouver en Principauté… Il se livre sur Monaco Info à quelques heures de son concert donné à l’occasion du premier Dîner de gala de la nouvelle Venetian Arts Foundation au profit de la Fondation Prince Albert II.

Télécharger : Vidéo

Source : YouTube MonacoInfo



Interview Nice-Matin : Les confidences de Mika avant son concert à Monaco

Avant de monter sur scène à Monaco pour un gala au profit de la Fondation Prince Albert II, le chanteur s’est confié évoquant ses quinze ans de carrière, ses engagements et ses projets à venir.

« Relax, take it easy… » Mika est fidèle à cette ritournelle qui le suit depuis quinze ans. Comme on l’imagine. Souriant malgré une petite blessure au doigt qui complique sa pratique du piano. Prenant le temps dans sa loge pour répondre aux questions aussi précisément que les conseils qu’il distillait aux candidats de l’émission The Voice.

Un rôle de coach qui a permis au chanteur anglo-americano-libanais d’être adopté dans le cœur des Français. Habitué aux salles bouillantes venant communier avec ce showman réputé, c’est devant seulement 120 convives qu’il s’est produit samedi soir à l’Hermitage.

Réinventant ses tubes accompagné par un piano et cinq voix de gospel lors d’un gala au profit de la Fondation Prince Albert II, pour lever des fonds en direction d’actions de préservation de l’environnement. Un domaine qui ne laisse pas l’artiste insensible. Interview.

Plusieurs artistes réfléchissent, dans leur métier, à être plus vertueux écologiquement. Et vous?

C’est toujours compliqué de s’adapter à un nouveau modèle, mais il faut faire des changements dans notre métier. Ce n’est pas la même chose pour un artiste qui remplit des stades, pour un groupe qui joue dans des théâtres ou pour un chanteur qui démarre sa carrière. À chaque niveau, des challenges logistiques rendent la chose complexe. Quand on pense au gaspillage des dernières décennies, il y a déjà une prise de conscience. Aujourd’hui, quand je vais jouer en Asie, j’emmène des décors en tissus ou gonflables, au lieu de remplir des containers. L’idée de transporter un décor physique de l’autre côté de la planète, ça n’a pas de sens. Il faut s’adapter, se réinventer. Par exemple, le concert virtuel peut être une expérience extrêmement gratifiante aussi…

Vit-on l’expérience de la musique avec la même intensité dans une salle que face à un écran?

Oui! Quand j’ai organisé le concert virtuel I love Beirut [diffusé dans le monde entier pour soutenir le Liban où Mika est né, après la terrible explosion du 4 août 2020 N.D.L.R.], mon idée était de provoquer la communion d’esprit et l’émotion que l’on ressent dans une salle, mais en regardant un écran. On a construit une mise en scène avec des témoignages, des images provoquant les mêmes émotions, mais d’une autre manière.

Pour le showman que vous êtes sur scène, ce n’est pas frustrant?

Ça dépend quel genre d’artiste on est. Pour moi, un concert est une œuvre plastique. Quand on est le propre auteur de son expérience, on sait que le total des parties peut être extrêmement puissant. Je l’ai vécu en concevant le feu d’artifice du Nouvel an à Versailles en 2020. C’était un énorme challenge pour que les gens prennent du plaisir en le regardant à la télévision du début à la fin. Ma référence a été le film Fantasia. J’ai récréé cet univers avec un piano au centre, faisant comme s’il déclenchait le feu d’artifice. L’émotion que j’ai vécu à ce moment, c’est comme si j’étais en train de chanter devant 80.000 personnes.

Comme cette transe de vos fins de concerts, ou l’on vous voit souvent en pleine communion avec le public…

La transe peut se provoquer de différentes manières. Sur scène, je ne vous cache pas que j’utilisais beaucoup plus d’effets spéciaux au début de ma carrière, des ballons, plein de choses… Là j’en utilise très très rarement…

Vous avez moins besoin d’artifices sur scène parce que vous vous sentez plus affirmé?

Je suis plus dangereux maintenant qu’avant [rires]. Je ne pense pas aux conséquences, et surtout je ne demande pas la permission. Pendant très longtemps, je pensais à ma place dans un panorama d’autres artistes. Aujourd’hui, je m’en fiche! Je vais avoir 40 ans, je m’amuse comme si j’étais un ado de seize ans, qui sort sans le dire à ses parents et qui va danser, faire semblant d’avoir dix-huit ans [rires].

Un ado insouciant mais presque quadra…

Mon premier job, j’avais huit ans. Quand on commence à travailler jeune, ça force à devenir adulte. On doit assumer la responsabilité et les conséquences de la pression d’un job. Le mien était de chanter tous les soirs devant 2 000 personnes à l’Opéra royal à Londres. C’est costaud et ça fait grandir. Mais une partie de moi est restée un enfant terrible. Et cette partie-là se manifeste beaucoup plus. Je me suis fait la promesse de rester poétiquement pop. Mais pour rester poétique, il faut aussi être féroce. Car le monde nous dit tous les jours, d’être l’inverse de la poésie.

Un cap difficile à tenir dans une actualité sombre?

Surtout dans le monde de la pop, du trash, des likes, du streaming. Mais je n’ai pas peur de jouer le jeu. Je gère tous mes comptes sur les réseaux sociaux, cela facilite un contact plus crédible dans ce monde numérique. Le numérique ne me déprime pas du tout. Je vois d’ailleurs un grand changement dans mon public, avec des gens de 15 à 25 ans qui s’intéressent à mon travail.

Justement, beaucoup attendent votre nouvel album annoncé pour 2022…

Il arrive [grand sourire] et j’en suis fier. Il sera tout en français, évoquant mon lien avec la francophonie, mais je ne peux en dire davantage pour le moment…

Forcément quand on compte à son répertoire une chanson intitulée Grace Kelly, on ne peut avoir qu’un tropisme pour la Principauté. Et les paroles de son hit mondial font autant écho à la star de cinéma qu’était la princesse Grace qu’à sa propre mythologie familiale.

Dans les années 40, sa grand-mère a seize ans, débarque aux États-Unis, sans parler anglais. Invitée à un grand dîner, elle se retrouve assise à une table aux côtés de Grace Kelly.

« Un moment mémorable, elle n’a jamais oublié comment Grace Kelly s’est occupée d’elle ce soir. Elle est devenue son icône ». Bercé par cette histoire familiale, Mika a ensuite tissé ses propres liens avec le pays…

Vous êtes un fidèle de la Principauté, où on vous a vu souvent sur scène?

C’est vrai, je dois dire que je viens à Monaco depuis que je suis un enfant. J’y venais avec ma mère. Elle emmenait ses cinq enfants et nos trois cousins. Nous étions huit dans une Toyota Previa. On se baladait, on allait manger chez Polpetta, mais aussi des pizzas chez Pinocchio. C’est toujours les endroits où je vais quand je suis là. J’ai gardé mes habitudes!

En 2015, vous avez chanté sur la place du Casino. Quel souvenir conservez-vous de ce moment?

C’était fabuleux! La place du Casino, c’est un lieu assez magique et quand on met de la musique au milieu de tout ça, ça devient encore plus magique. Je me souviens que les gens écoutaient le concert de partout depuis la place, depuis les rues… Il y avait tellement de monde, tellement de trafic qu’ils ont arrêté la circulation dans Monte-Carlo! Et après le concert, avec cette foule, je suis resté coincé en dessous de la scène pendant une heure trente. C’était hallucinant! [rires] Mais ça reste un superbe souvenir. À Monaco, il y a toujours cette opportunité de faire de beaux événements spéciaux.

Comme ce Bal de la Rose de 2014, où vous étiez la tête d’affiche, choisi par Karl Lagerfeld…

Oh oui, j’avais passé l’après-midi avec lui. On avait discuté aussi bien d’art que de ses chats. Il m’a même montré comment il poudrait ses cheveux. Puis tout d’un coup, il m’a demandé ce que j’allais porter pour le concert, je lui ai montré mon look. Il m’a dit: « Je te fais une cravate ». Il a sorti un tissu qu’il avait dessiné pour la soirée, l’a découpé, pris des épingles et fait sur mesure, la cravate sur mon cou. Puis il l’a donné à son assistante en lui demandant de la coudre. Ensuite il m’a écrit un message à l’arrière: « Fait sur ton cou pour le Bal de la Rose. Ton ami, Karl Lagerfeld ». Bien sûr, je l’ai gardée!

Source: Nice-MatinInstagram @mikainstagram