Interview : Mika répond aux questions de Metronews

A l’occasion du premier live de The Voice, samedi soir sur TF1, Mika a fait un tour par la rédaction de metronews. L’occasion de parler de ses talents, des coulisses de l’émission, et de son prochain album, qu’il a préparé à Los Angeles.

Mika-Metronews

Les lives de The Voice débutent ce samedi soir sur TF1. Pensez-vous que le vainqueur de l’édition 2014 est dans votre équipe ?

J’espère, mais je réalise qu’il y a de la compétition. Dans mon équipe, je pense qu’il y a potentiellement deux gagnants… mais je ne peux pas vous dire les noms. La façon dont l’émission se déroule est vraiment drôle. Contrairement à d’autres programmes, on peut participer à The Voice même si on est signé en maison de disques. Quand je fais mes choix, je sais que je ne suis pas seulement en train de me battre avec l’artiste, mais souvent avec l’équipe derrière l’artiste. Mais je rencontre aussi des problèmes avec les candidats sans expérience. Kendji, par exemple, n’était jamais monté sur scène. Désormais on le reconnaît dans la rue et je pense qu’il commence à ressentir la pression. J’ai peur qu’il se laisse bouleverser.

Comment avez-vous vécu les premières étapes éliminatoires ? Et avez-vous des regrets ?

Non car l’avantage de ce processus de casting assez long, c’est de vous permettre de découvrir la personnalité, la profondeur émotionnelle de chaque personne. Quand quelqu’un joue un rôle dans The Voice, ça se voit tout de suite. Ces émissions ne marchent que lorsqu’on trouve une façon de préserver une forme de sincérité. Non seulement de la part des coaches, mais surtout des talents.

L’émission est très suivie sur les réseaux sociaux. Lisez-vous les commentaires sur vous et vos talents ?

Non, je ne les regarde pas. Je sais que mes choix sont souvent critiqués, mais l’avantage de The Voice, c’est qu’on me laisse m’expliquer. Et puis je ne vais pas obéir aux internautes ! (rires) La seule fois où j’ai douté, c’est au moment de choisir entre Marina et Jacynthe. C’était difficile. Jacynthe venait d’achever son parcours dans The Voice au Québec. Marina, elle aussi, a participé à une émission de télévision, « X-Factor », mais elle était beaucoup plus jeune. Je me suis dit que peut-être elle serait capable de se dévoiler un peu plus. De surprendre.

« Avec Spleen, ça se passe toujours très bien »

Entre ceux qui ont de l’expérience, et les parfaits novices, vos talents ont-ils des points communs ?

Je dirais qu’ils ont tous le même esprit. Ils sont jeunes, ils ont un son un peu frais. Ce ne sont pas nécessairement des voix parfaites et standards. Spleen, par exemple, fait des choses très techniques lorsqu’il passe d’une voix à une autre. Caroline, elle, casse toujours sa voix. De son côté, Elodie ne sait pas se contrôler. Même avec leur expérience, des candidats comme Marina ou les Fréro Delavega, ont un son assez moderne et assez vrai.

Spleen semble assez ingérable. Comment envisagez-vous les émissions en direct avec lui ?


Avec moi ça se passe toujours très bien. Après, comment l’arrêter ? C’est de la télé ! Lorsqu’il est venu déguisé lors des battles, je n’étais pas au courant. Il fait ce qu’il veut et après, il gère les conséquences. Je ne sais pas du tout ce qu’il va faire sur les directs.

Vous avez souvent dit chercher des candidats capables de sortir un disque. Avez-vous déjà identifié celui ou celle qui a le plus de potentiel ?

Des auteurs m’ont déjà appelé pour me dire qu’ils avaient commencé à écrire pour l’une des chanteuses. C’est assez intéressant de voir quel candidat donne l’envie d’écrire. Maintenant, on ne sait jamais vraiment qui va faire des disques et qui va avoir du succès. Sur The Voice, la chose la plus importante, c’est d’identifier un son et un style musical afin d’imaginer un futur discographique pour chaque personne. Et je peux vous dire que chaque choix de chanson est une bagarre.

« Ce serait dingue de dire que le physique ne compte pas »

Craigniez-vous que certains candidats ne gagnent que pour leur popularité et non leur talent ?

Non ! (il réfléchit) Imaginez deux gosses chantant très bien. Il y en un très beau, âgé de 18 ans, et l’autre moins beau, âgé de 29 ans et un peu enrobé. Mettre ce dernier en valeur, c’est le challenge. Ça fait partie du jeu et il faut être réaliste : ce serait dingue de dire que le physique ne compte pas. Mais c’est aussi à chaque artiste de se demander comment se mettre en valeur pour raconter son histoire, pour connecter avec les gens.

Aujourd’hui, les gagnants de télécrochets ne rencontrent pas toujours le succès escompté. Pensez-vous que ce format s’épuise un peu ?

C’est facile de critiquer le concept. Si trop de gens sortaient de The Voice et cartonnaient, ça serait un problème. S’il n’y en avait aucun… ce serait aussi un problème ! S’il y en a déjà quelques-uns, c’est déjà un succès. Surtout quand ce sont des chanteurs sortant de l’ordinaire comme Luc Arbogast. Aux Etats-Unis et en Angleterre, les talents sont beaucoup plus formatés.

Quelle a été votre toute première réaction lorsque l’on vous a invité à participer à The Voice ?

J’ai dit : « Ça dépend ». J’avais déjà fait l’émission en Italie et ma condition était d’être libre. En France, on ne me contrôle pas, sauf parfois pour mes fringues (rires).

« J’ai envoyé mon costume bleu au musée Grévin ! »

Justement, on vous a beaucoup vu avec votre célèbre costume bleu électrique…

Moi aussi, je l’ai donc envoyé au musée Grévin ! Je ne voulais plus le voir. Il est dégueulasse, je ne l’ai même pas nettoyé. Si vous sentez la sculpture, ça pue ! (rires).

Est-ce qu’il y a une vraie compétition entre les coaches ?

Oui, sinon ce serait fade. C’est comme un petit-déjeuner dans une maison libanaise, tout le monde se crie dessus. Mais après, on quitte nos fauteuils et on restent ensemble. La production insiste là-dessus. On mange, on boit le café, on fume tous les quatre dans un petit lounge spécialement conçu pour nous. Ça préserve ce côté familial. A ce sujet je ne comprends pas qu’on dise que Florent Pagny et moi, on se déteste !

Où en êtes-vous de l’écriture votre prochain album ?

Je viens de passer deux mois à Los Angeles, dans une maison où j’ai construit un studio. Ce sera un album en anglais, avec des chansons en français. Mes morceaux parlent de l’amour, de la vie, du fric, de mes frustrations. Il y a des sujets un peu politiques, mais qui font danser. Musicalement je me suis vraiment limité, parce que je ne voulais pas être perdu dans la production. Ça commence piano-voix et ça ressemble à ce que je faisais lorsque j’avais 19 ans.

« J’adore l’absurde, j’en vois partout »

C’est-à-dire ?

C’est une sorte d’anarchie joyeuse. J’aime l’idée d’être un enfant terrible. En fait j’adore l’absurde, j’en vois partout, dans la vie de tous les jours. A ce titre je suis obsédé par l’écrivain Dario Fo. Pour moi, c’est un héros. Je le vois la semaine prochaine pour travailler sur quelque chose. Je ne peux rien dire pour l’instant… Cet homme, c’est « l’archétype » de l’enfant terrible. Engagé, mais super drôle en même temps.

Source : Metronews