« Le Prophète » : Le site « Metronews » a rencontré Mika

Quand il n’est pas occupé à enchaîner les tubes ou à jouer les jurés dans The Voice, Mika tente de nouvelles expériences artistiques. A partir de ce mercredi, il prête sa voix à Mustafa dans « Le Prophète », film d’animation adapté du best-seller homonyme du libanais Khalil Gibran. Lequel a été vendu à 100 millions d’exemplaires à travers le monde. Metronews a rencontré la star pour un entretien ponctué de sourires.

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Quand avez-vous lu pour la première fois Le Prophète de Khalil Gibran ?
Avant de le lire, j’en ai entendu des extraits. Ce livre était souvent cité par des membres de ma famille dans des événements, des mariages… Il traînait toujours dans un coin de la maison, à Paris ou à Londres. J’ai fini par le parcourir dans le désordre. J’ignorais qu’en réalité, Khalil Gibran voulait qu’il soit découvert de cette façon. Ses idées, belles et puissantes, sont très utiles dans la vie.

Vous étiez surpris quand Salma Hayek-Pinault, productrice de l’adaptation animée, vous a demandé de doubler le protagoniste. Pourquoi ?
Parce que je ne suis pas acteur. J’ai juste fait un peu de théâtre plus jeune. Ça m’étonnait qu’elle veuille de moi après Liam Neeson (voix anglaise du héros, ndlr). (Rires) Je me suis senti bien en comprenant qu’il ne fallait pas être comédien mais réciter le texte comme si c’était des paroles de chansons. Ce sont les mêmes règles de métrique, de temps… Il ne faut pas trop en faire et maîtriser le silence entre les mots, en le diffusant avec plus d’intelligence. Une voix ne marche que si on en oublie l’aspect performatif.

Participer à ce projet, est-ce une manière de rendre hommage au Liban, où vous avez des racines ?
J’ai un rapport assez compliqué avec mes origines libanaises. Je suis un drôle de mélange, de nulle part et de partout dans un sens. Je suis le produit de mon enfance française, de mon éducation anglaise… Je suis libanais dans la musique, les tapis qui sont chez moi, l’esprit de famille, la nourriture… Mais en définitive, ce sont mes actions, mes choix, ma créativité qui m’aident à définir ma culture et mon identité.

Entrer dans le cinéma par la porte du film d’animation, ce n’est presque pas surprenant de votre part. Vous semblez avoir le syndrome de Peter Pan, non ?
Non… Je n’ai pas le syndrome de Peter Pan parce que je n’aime pas la jeunesse. On peut avoir un cœur léger et une tête sérieuse. (…) C’est sûrement l’aspect transformatif qui m’intéresse dans les films d’animation. L’idée de mélanger l’abstrait à une aura pop…

Entendre votre voix française dans le film, était-ce difficile ?
Avant je la détestais mais je me suis habitué. Je parle français correctement sauf quand il faut exprimer des choses complexes. Là, je fais énormément d’horreurs (rires). D’erreurs, pardon. D’horreurs et d’erreurs, en fait (nouvel éclat de rire). Je n’aime pas entendre mes fautes !

Un mot sur Mustafa, le héros à qui vous prêtez votre voix ?
C’est un mec qui est assez amoureux de sa femme de ménage, qui a de grandes conversations avec une petite fille, qui fait des dessins, qui boit du vin… Un personnage normal dont la sagesse, très accessible, n’est pas cachée derrière de la théorie. C’est ce qui le rend universel et humain.

Source : Metronews (Mehdi Omaïs)