Mika a lancé son flamboyant Apocalypse Calypso Tour au Zénith d’Auvergne
Annoncé (par surprise) il y a à peine deux mois, le concert de Mika au Zénith d’Auvergne a pourtant rassemblé 4.000 personnes. Le chanteur divinement pop a offert ce lundi 26 février à Clermont-Ferrand la première date de sa nouvelle tournée européenne. Son Apocalypse Calypso Tour est particulièrement généreux.
C’était donc le moment de justifier son statut d’expert ès musique pop. Verdict : Mika tient toujours son rang. Quatre mille paires d’yeux et autant d’oreilles ont jugé très favorablement son nouveau show répondant au doux et néanmoins paradoxal nom d’Apocalypse Calypso Tour… Comme l’idée d’une fin du monde joyeuse, forcément colorée et festive. C’est bien la signature de ce Pygmalion, amoureux de la vie de son début jusqu’à sa fin. Entre ces deux extrémités, Mika célèbre une quantité de présents à vivre intensément. C’est la clef de son live qui va, après cette première date au Zénith d’Auvergne, s’abattre sur l’Europe : de l’énergie toujours, jamais la même. Il en change d’ailleurs comme de chemises et de costumes.
Généreux à l’excès
Grosse nappe de sons et sirènes. Deux faisceaux de lumière s’échappent de la large figure qui barre le rideau de scène. Il s’ouvre sur une cage lumineuse d’où s’envole un drôle d’oiseau. C’est un ange du diable, écarlate, qui invite le public à Bougez. Mika donne le ton d’un show généreux à l’excès. La débauche de lumières n’est pas en adéquation avec la conjoncture qui appelle l’économie. Heureusement c’est de la LED. Tout le camaïeu, du rose pâle au zinzolin, s’affiche dans les costumes des quatre musiciens (guitare, basse, batterie, claviers) et dans des videos ultra-pop. Les images de l’écran ultra-géant se reflètent dans une scène miroir. Les musiciens sur praticables mouvants s’écartent, laissant à Mika le soin d’habiter cette scène à lui seul. Il y parvient sans mal. Impeccable, il donne de la voix, de son corps et de sa personne sans compter. C’est un dogme.
Partage
Bougez donc, puis Apocalypse Calypso, Talk about you, Sweetie Banana. Il revient en vert brillant pour Feels Like Fire puis Underwater. Sa veste éclate… Pas très grave, il en dégaine un ensemble gris à paillettes, détonateur de la première bombe de la soirée : Relax. Il prend visiblement beaucoup de plaisir et veut le partager. Il a surtout l’intelligence de ne pas appuyer sur ce tube qui écraserait trop tôt le show. Mais puisque le Zénith s’est transformé en dance floor, il déclenche Yo Yo, son hommage à Jane Birkin et, pour la première fois sur scène Moi, Andy et Paris. Le public n’a pas encore eu le temps de respirer.
Mika s’évade une poignée de secondes et revient en jaune – jaune de chez jaune – pour la deuxième bombe : sur Big Girl, il s’offre un petit tour dans la fosse. Le revoilà en blanc pour la troisième déflagration nommée Elle me dit. Cela avant qu’un piano ailé ne fasse son apparition pour Trente secondes. Même quand c’est calme, ça pulse. Il ne manque rien, pas même un jeune garçon à la voix sincère, invité sur la scène. Tout se passe idéalement. Heureusement qu’un clavier capricieux nous rappelle au bon plaisir du live et de ses aléas. Le temps de retrouver la prise et c’est un retour en Grace Kelly… Et l’on vous jure qu’un arc-en-ciel jaillit alors dudit piano. Bombe atomique !
C’est énorme
Mais que manque-t-il ? Peut-être Mika, arborant telle Peau d’Âne un costume couleur de lune, descendant des cintres entre des feux d’artifice. Et bien ça aussi c’est prévu, pour chanter C’est la vie qui annonce un Happy Ending de circonstance. Vous avez compris le principe… Et vous avez compris que c’est énorme. C’est comme ça pendant deux heures. Mika a donc bien lancé sa nouvelle tournée.
Pierre-Olivier Febvret
Source : La Montagne