« The Voice » saison 5 : Retour sur les 1ères auditions à l’aveugle

Le tournage de la cinquième édition du télécrochet de TF1 a démarré lundi soir, avec des auditions à l’aveugle ébouriffantes. Et un jury – Garou, Mika, Florent Pagny, Zazie – survolté.

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Cinq saisons, déjà. Ça en fait des voix d’exception et des coaches, des absents et des revenants, des habitudes et des exigences. Et pourtant, de mémoire de « The Voice », on n’avait jamais entendu ça. Lundi soir, le tournage du télécrochet de TF1, attendu à l’antenne début 2016, a démarré par des auditions à l’aveugle ahurissantes.

Des timbres à vous décoller les tympans, des interprétations à vous briser le cœur, des notes à vous clouer le bec. Coldplay, Adèle, Jeff Buckley, les Brigitte, ou Gnarls Barkley n’auraient pas eu à rougir de s’entendre ainsi revisités, et les jurés, eux, ne savaient plus où donner de la tête. Garou terrassé dans son fauteuil, Mika bondissant hors du sien et détraquant celui de Florent Pagny, Zazie faisant la roue (en robe !) pour attirer un candidat dans son équipe…

Pourtant, tout avait commencé on ne peut plus tranquillement, vers 20h45, à la Plaine-Saint-Denis. Le plateau de l’émission – en forme d’arène cette année – a changé, mais tout le reste ressemble à une bonne vieille réunion de famille. On entend Papa Nikos se moquer de lui-même en répétant ses lancements (« des talents très talentueux oui bien sûr, après vingt ans de carrière, merci, au revoir… »).

On surveille le ventre rond de Maman Karine Ferri, enceinte et perchée sur des talons stratosphériques, mais à qui un assistant tient prudemment la main pour sortir du décor. Et dans le jury, on se taquine entre vieux copains.

Zazie, arrivée l’année dernière, n’a jamais siégé aux côtés de Garou, de retour cette saison, mais les deux « Enfoirés » chahutent ensemble aux Restos du Cœur depuis quinze ans. Mika a une nouvelle veste à paillettes, Florent Pagny un nouveau blouson de cuir, et tout ce petit monde est bien calé dans son fauteuil rouge. Très bien calé, même.

Les auditions démarrent et aucun siège ne se retourne. Un candidat, deux candidats… Les chanteurs passent, et le jury ne buzze pas. «L’énergie que vous avez au début, c’est la même qu’au milieu, la même qu’à la fin » (Zazie). « C’était assez propre, très bien éduqué… J’ai pas pu rentrer dans ton coeur » (Mika). On tressaille dans le public, en coulisses. Durs en affaires, ces coaches? Après les buzz indulgents de « The Voice Kids », cette retenue-là fait du bien. Et rend la boule de feu qui arrive encore plus ardente.

Les premières notes du « Hello » d’Adèle – à chaque saison son hymne de la diva anglaise – s’égrènent au piano. Et la voix qui s’y accroche, profonde et accidentée comme un canyon, hérisse cheveux, poils et sourcils d’un bout à l’autre du plateau. Les gradins vrombissent de plaisir et les coaches se bousculent au portillon. « Vous, vous avez pas peur de vous salir les mains », applaudit Mika. « C’est comme si t’avais les talons au troisième sous-sol et tu envoies un truc… J’ai plus envie de comprendre que d’apprendre», s’emballe Garou.

S’ensuit une passe de trois hallucinante et hallucinée. Un « geek de la soul » à la dégaine rappelant, version guitariste, l’incongruité d’un Christophe Willem. Puis une tigresse de 17 ans aux cordes vocales écorchées, suivie d’une perle québécoise, robe de nymphe et bottes de cow-girl. « Y’a quelques fées qui se sont penchées sur votre berceau, parce que la voix, l’instrument… et l’enveloppe ! », siffle Pagny, verbalisant peut-être les pensées de 90% des témoins.

Le feu d’artifice a duré jusqu’à 2 heures du matin, mise en orbite pétaradante d’une saison qui, ça tombe bien, n’a pas de nouveauté à proposer, et doit enrayer des audiences en déclin. Retour au cœur du concept : fauteuils, voix.

Est-ce le succès monumental de Kendji, Louane et Fréro Delavega ces douze derniers mois qui a permis un afflux de candidatures étincelantes ? Reste à suivre la longue route des auditions à l’aveugle, dont une demi-douzaine d’autres soirées seront mises en boîte, et le résultat au montage – qui ne présentera pas les candidats dans leur ordre réel de passage – pour se faire un avis global sur le casting.

Mais la mise en bouche est si alléchante qu’on a envie d’y croire. Pour tourner la page d’une quatrième saison en demi-teinte, survolée par la grâcieuse Anne Sila, et finalement remportée par le fromager Lilian Renaud. Il était là lundi soir, dès la première, pour promouvoir son single, qui fait des débuts timides dans les bacs. «The Voice » peut se permettre cette largesse.

Source : La Parisienne