interview de Mika : «Avec Le Prophète, Salma Hayek a fait un film d’art»

Le chanteur double en français la voix du héros du conte animé, inspiré de l’œuvre de Khalil Gibran qu’il connaît depuis sa plus tendre enfance. Sortie française prévue le 2 décembre 2015.

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Mika a tout d’abord été étonné lorsque Salma Hayek, la productrice du Prophète, l’a appelé pour doubler le héros de son film d’animation. Car en anglais, c’est la voix très grave de Liam Neeson qui donne vie aux réflexions philosophico-poétiques de Mustafa. C’est sa connaissance profonde de l’œuvre de l’auteur libanais Khalil Gibran qui l’a poussé, très vite, à donner une réponse positive à cette entreprise artistique toute nouvelle pour lui.

Aujourd’hui dans cet entretien au Figaro, il nous livre les secrets de sa méthode de travail et nous dit pourquoi cela a été un bonheur de jouer pour la première fois à l’acteur.

LE FIGARO – Pourquoi a-t-on pensé à votre voix pour incarner Mustafa, le héros du Prophète?

MIKA – Je me suis posé la même question (rires). Quand Salma Hayek m’a appelé, j’ai pensé que c’était fou de penser à moi, alors que la voix grave de Liam Neeson était parfaite dans la version anglaise. Mais comme ce rôle m’attirait, j’ai réalisé tout seul chez moi quelques répétitions. Sur la musique de Gabriel Yared, je me suis rendu compte que les monologues poétiques de Khalil Gibran étaient lyriques. C’était donc un nouvel exercice à la portée du chanteur que je suis.

Vos talents de chanteur vous ont donc aidé…

Il faut dire que la poésie de Gibran est aussi profonde qu’accessible. C’est ce qui fait son génie. Puis je me suis souvenu que ma mère et ma première professeur russe de chant m’avaient appris à réciter, à conter, avant même de chanter. Pour elles, il était indispensable de comprendre parfaitement un texte avant de se permettre d’oser la moindre vocalise. La poésie comme le chant, c’est l’art du rythme, du tempo si vous voulez. Ce travail m’a permis d’être en symbiose avec le personnage de Mustafa, qui, vous l’avez compris, est l’incarnation de Khalil Gibran

Si on vous dit qu’à l’instar de Gérard Philipe, vous incarnez une sorte d’idéal romantique, que répondez-vous?

C’est un compliment parce que je suis un immigré, un quart syrien de Damas, un quart libanais de Beyrouth et pour le reste à moitié américain. Quand on grandit dans une famille libanaise, les poésies de Gibran sont là, omniprésentes. Elles vous forgent. Quand j’étais petit, je croyais même que c’étaient les idées de mes parents. Notre romantisme à nous, c’est Khalil Gibran.

Source : Le Figaro