Interview : Le site « lepopulaire.fr » a rencontré Mika

Mika sera le 13 octobre au Zénith de Limoges. Avant de partir en tournée, il nous a accordé une interview. Il évoque son spectacle et parle aussi des migrants.

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Quelle est la forme du spectacle qui sera présenté à Limoges ?

Je voulais quelque chose de beau, de spectaculaire. Mais je me suis imposé une certaine limite. Je ne veux ni écran LED, ni projection vidéo. Je souhaite faire un show basé essentiellement sur la musique, mais en utilisant des techniques très anciennes.

Moderne et traditionnel en quelque sorte ?

Exactement. Le spectacle s’appelle Heaven. Paradis en anglais. Je me retrouve avec une caravane des années quatre-vingt, dans le style de celle de Breaking Bad, en plus jolie. Petit à petit elle se transforme en un théâtre imaginaire. On évolue entre le rêve et le cauchemar, entre le paradis et l’enfer. Nous ne sommes que six sur scène, mais le projet est ambitieux.

Avez-vous dessiné les décors ?

Oui. Dans ma cuisine avec la complicité des studios Job, qui sont connus dans le milieu du design. Puis, grâce à une fan sur Twitter, j’ai rencontré une troupe de théâtre de rue installée à Bologne. Ils m’ont aidé à fabriquer le show.

Votre présence dans l’émission The Voice ne vous a-t-elle pas éloigné de la scène ?

Je n’ai jamais arrêté de faire des concerts. Je jouais dans des salles plus petites. L’habillage était certes plus modeste. Mais je n’ai jamais arrêté de chanter, notamment en Asie et aux États-Unis. Mais là, je me consacre uniquement à la tournée.

Vous avez été le premier à repérer dans The Voice Kendji Girac. Qu’est-ce qui vous a plu chez cet artiste ?

Ce mix entre le choix de la chanson Bella de Maître Gimms, sa voix très pure, et la façon dont il s’est approprié ce titre. J’étais très curieux de me retourner car, musicalement, son interprétation me parlait.

Vous restez attentif à l’évolution de sa carrière ?

Oui ! Je sais qu’il prépare un nouvel album. Il n’arrête pas. Et son succès est largement mérité.

Jusqu’à présent vous étiez discret sur votre vie privée. Mais depuis quelque temps vous n’êtes pas avare de confidences. Est-ce un besoin pour vous de vous dévoiler ?

Il faut se dévoiler, se montrer généreux, ne pas avoir peur, dans le contexte d’une émission, de dire des choses tout en restant discret. C’est une manière pour moi d’être à l’aise, de me libérer pour mieux me concentrer sur l’essentiel : la musique.

Lorsque vous avez révélé votre homosexualité, les réactions familiales ont-elles été violentes comme l’ont dit certains magazines ?

Pas violentes ! Nous nous respectons trop pour ça. Il y a beaucoup d’humanité dans nos relations. Mais ils ont pris le temps.

La première guerre du golfe a fait du mal à votre famille…

Oui. La guerre détruit tout, même les familles.

Vous qui avez fui le Liban à cause de la guerre du golfe, quel regard portez-vous sur les réfugiés ?

Ce problème dure depuis des années. Ce ne sont pas des migrants économiques mais des gens qui cherchent ailleurs la vie qui a été détruite chez eux. Ils veulent être protégés. Ils ont tout perdu. Il faut les aider. Je vis à Londres et je trouve que la Grande-Bretagne ne fait pas assez.

Source : www.lepopulaire.fr