Mika en interview : Le Journal de Montréal – « J’ai un lien très direct avec le public québécois »

Mika attendait depuis deux ans de venir jouer pour le public québécois. Après de nombreux reports, le coloré artiste européen viendra célébrer l’arrivée du printemps dans quelques jours avec sa nouvelle tournée, For the Rite of Spring. Le Journal a eu la chance de s’entretenir avec le musicien de 38 ans qui attend avec impatience de traverser l’océan pour venir nous voir.

Jusqu’à quel point êtes-vous excité de venir faire ces trois concerts au Québec?

«Le Québec est une région qui est pour moi très importante. C’est pour ça aussi que je me suis investi autant l’année dernière dans Star Académie. J’avoue que je suis juste ravi de ne pas devoir passer deux semaines en quarantaine pour pouvoir venir faire ces concerts. Parce que la dernière fois, c’était too much [rires] ! Ça fait tellement plaisir de se retrouver dans des circonstances un peu plus joyeuses et libres.»

Pourquoi avez-vous décidé d’appeler cette tournée For the Rite of Spring?

«Le sacre du printemps, c’est un ballet de Stravinsky. Mais c’est aussi le titre d’un dessin que j’avais fait quand j’ai transformé Paris en la plus grande galerie éphémère au monde. Il y a un an, je voyais que tous les panneaux de publicité à Paris étaient vides. Ça m’a rendu triste. Habituellement, ils servent à annoncer des événements. Mais là, ils étaient juste morts. Avec un peu de lobbying, j’ai réussi à convaincre [la compagnie propriétaire des panneaux] pour qu’ils me les donnent. J’ai commissionné dix œuvres d’art qui ont été exposées partout dans la ville. Je pense qu’on a fait 4000 panneaux de pub ! […] Le printemps, c’est la renaissance. C’est là où on retrouve notre énergie, notre désir, notre envie. Je trouvais que c’était parfait pour une tournée qui repart après deux ans d’absence.»

En plus de Montréal, vous allez jouer pour la première fois à Québec et à Saguenay. Pourquoi allez-vous visiter ces nouveaux marchés?

«C’était un désir du promoteur de me faire jouer là-bas. J’avoue que j’ai un lien très direct avec le public québécois. Mais je n’y vais pas assez. Et donc, j’avais envie de faire quelque chose qui n’était pas juste un concert à Montréal. […] Est-ce qu’il y a toujours l’hiver chez vous? C’est dingue parce que pour nous, c’est fini. J’ai un peu peur de confronter l’hiver. Mais sinon, tout va bien!»

Klô Pelgag fera votre première partie pour ces trois concerts. Pourquoi l’avez-vous invitée?

«J’ai demandé à des amis et aussi des promoteurs qui sont au Québec de m’envoyer les options des artistes les plus intéressants et excitants du moment. Et le choix était assez évident. […] J’aime beaucoup ce qu’elle fait. J’aime la force artistique qu’elle dégage. Je voulais quelque chose de fort, pas juste quelqu’un de différent chaque soirée. C’était un choix très conscient, et je suis ravi qu’elle ait accepté de le faire. J’ai même essayé de l’avoir un peu plus dans la tournée américaine. Mais la logistique était trop difficile et elle n’était pas complètement disponible. On va commencer avec ça et on verra. Mais je suis très curieux de la voir sur scène. J’ai vu des vidéos et ça m’a plu énormément.»

Comment avez-vous vécu les deux années de pandémie en Europe?

«Pour moi, ça a été vraiment une période suspendue. Ç’a permis un peu à mon cerveau de se remettre en ordre. Non seulement j’ai pu gérer plein de choses qui se sont passées dans ma vie. Mais aussi, j’ai pu un peu me poser et ne pas juste suivre un rythme frénétique qui ne me correspondait pas trop. […] Ç’a été un mélange d’une période très douloureuse, parce qu’il y a eu plein de choses intenses qui se sont passées, et aussi d’une période d’instabilité d’un point de vue business. En même temps, peut-être que cette phase-là a sauvé mon processus créatif et potentiellement ouvert la porte sur la nouvelle phase de ma carrière. Parce que là, j’écris d’une manière complètement différente, avec une candeur qui est brûlante. C’est comme si toute ma musique et tous mes projets créatifs ont retrouvé une urgence et une raison d’être.»

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à Star Académie l’an dernier?

«D’abord, que c’est très facile de penser qu’on est correct pour deux semaines [de quarantaine], tout seul dans une maison dans le bois, entouré par la neige. Mais en fait, j’avoue que c’était beaucoup plus difficile que ce que j’imaginais ! Cela dit, c’était probablement très utile. J’en avais besoin. J’avais besoin de me séparer du monde entier et de me concentrer sur quelque chose d’autre. […] Sinon, Star Académie, c’était très amusant. On a pu monter des moments de télé qui étaient très spectaculaires, dans une industrie où l’on a maintenant perdu un petit peu cette culture de la télé spectaculaire.»

Source : JDM