Mika en interview : l-express.ca – « Le grand retour à Toronto de Mika »

Après avoir vu sa tournée nord-américaine être annulée en raison de la pandémie, le chanteur Mika effectuera son retour dans la ville reine le 13 avril. Une première visite à Toronto depuis 2013!

«Oh, c’est bien de faire une entrevue en français pour Toronto. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait vraiment plaisir!», a-t-il dit d’emblée lorsque l-express.ca l’a rejoint au téléphone alors qu’il se trouvait à Milan.

De la visite rare

Le sympathique chanteur, qui a vendu plus de 7 millions de copies de son premier album Life in Cartoon Motion, ne pouvait cacher sa joie à l’idée de revenir à Toronto après toutes ces années.

«Toronto, ça fait très longtemps! Le reste (la côte ouest américaine et le Québec) j’y vais très souvent et cette fois-ci je me suis dit comme je vais être là-bas, ça serait bête d’être aussi proche et de ne pas aller faire un concert à Toronto.

Avant ces années de pause, j’avais 3 mois de tournée prévue en Amérique du Nord et Sud, j’avais Coachella, tous les Lollapalooza, et tout a été annulé. Là on reprend, ça se passe très bien. C’est un nouveau spectacle qui annonce un peu ce désir de se relancer de toutes les manières. Se renouveler avec une nouvelle énergie après 2 ans de pause.

Je suis ravi de venir à Toronto parce qu’on y mange tellement bien. Un des meilleurs endroits au monde donc, juste par gourmandise, je suis ravi!

Ce qui est particulier avec le concert à Toronto est qu’on va voir le mélange. Moi j’ai un public canadien anglo-saxon, des francophones, mais aussi beaucoup de gens qui viennent du monde arabe, des immigrés, des Italiens qui viennent de partout. Cette diversité donne un public qui est très à part et qui a une très belle énergie.»

Des succès, des réinventions et du matériel en français

«Comme ça fait très longtemps que je ne suis pas venu à Toronto, le concert va me représenter. Moi la personne, l’artiste d’un point de vue musical et dans toute mon énergie.»

«Évidemment il va y avoir des chansons que les gens connaissent depuis un petit moment, mais aussi quelques réinventions qui sont surprenantes. Il va également y avoir un petit peu de matériel francophone!»

«Il y a toujours un côté artistique presque conceptuel dans mes concerts et c’est très important de préserver ça. Même si ce n’est pas une grosse arène, j’ai bien la même intention de raconter et provoquer de l’émotion comme si c’était un stade.»

Une plus petite salle à Toronto

Pour ce passage en ville, Mika montera sur les planches de la nouvelle salle History, dans le quartier des Beaches. Une salle un peu plus petite que pour les autres dates de la tournée nord-américaine.

«J’ai l’habitude de faire des concerts devant 80 000 personnes dans un festival. Je peux faire un concert avec un orchestre symphonique devant un public de 200 personnes ou dans un aréna avec 10 000.»

«Honnêtement, je pense que la chose la plus importante est ce que tu exprimes. La lumière qui sort de toi doit être aussi brûlante et forte dans un théâtre que dans un stade.»

Un artiste complet

Véritable touche à tout, Michael Holbrook, de son vrai nom, porte plusieurs chapeaux et jongle avec plusieurs médiums à la fois.

«J’ai commencé tellement jeune, c’est toute ma vie. Je connais juste ça, l’idée de raconter…visuellement, audio, musicalement ou à la télévision. Il faut raconter des choses, c’est tellement important.

C’est comme ça que je vois tout. Ce n’est pas juste des singles et des campagnes. Pour moi c’est vraiment l’ensemble qui forme l’identité de l’artiste. L’artiste c’est vraiment moi, c’est inséparable.»

Beaucoup de télévision et l’Eurovision

Mika est très présent dans les téléviseurs du monde entier. Que ce soit à The Voice (France), X Factor (Italie et Royaume-Unis) et Star Académie au Québec, il est partout et adore ça.

Récemment, il a été annoncé comme un des co-animateurs de la 66e édition de l’Eurovision qui se déroulera en mai à Turin en Italie . Il travaille actuellement sur l’écriture et pré-production de l’événement télévisuel d’envergure.

«C’est un gros truc. Le plus grand spectacle de télévision au monde avec 195 millions de téléspectateurs! C’est une dynamique de spectacle tellement macro que ça implique énormément de choses et une autre sensibilité par rapport à l’écriture. J’adore ce type de challenge, pour moi c’est super amusant!»

Un peu intimidant tout de même?

«Non, c’est très fun. Il ne faut pas penser à avoir peur, il ne faut jamais avoir peur et juste penser à être excellent. Il faut avoir peur de la médiocrité c’est tout.»

Une pandémie productive

Alors que plusieurs artistes ont vu leurs activités cesser durant la pandémie, Mika en a profité pour faire plusieurs trucs différents. Des concerts virtuels bénéfices, un projet d’art de rue en collaboration avec le Musée des Arts décoratifs de Paris et même une série de vidéos de cuisine sur ses réseaux sociaux.

«J’ai vu ça comme une opportunité de réinventer les choses pour pouvoir presque arrêter dans un sens le mécanisme qu’on a dans ce job. On se dit: ‘OK on prend du temps, on peut évaluer ce qu’on fait, est-ce qu’on peut le faire mieux?’ J’ai travaillé beaucoup plus que plusieurs artistes et j’en suis conscient.

J’ai toujours eu une vision très 360 de ce que je fais et je suis un artiste un peu improbable. Donc quand la pandémie est arrivée j’ai eu une autre manière de m’exprimer. J’avais la possibilité de le faire parce que je n’attendais pas juste les choses formatées et les cadres habituels pour pouvoir me présenter et m’exprimer. J’ai pu m’adapter.»

Les racines classiques

L’artiste qui a étudié au Royal College of Music de Londres a fait plusieurs concerts symphoniques dans les dernières années et a lancé l’an dernier l’album «Mika à L’Opéra Royale de Versailles».

«J’ai commencé dans la musique classique donc cette idée de faire partie d’un groupe de musiciens, d’un collectif est toujours restée en moi. C’est la chose la plus belle qu’on puisse faire en tant que musicien: chanter, flotter et respirer ensemble. C’est magique et j’ai toujours voulu me rapprocher de ça même avec mon propre matériel.

Maintenant que c’est commencé, ça ne va pas disparaître . On va continuer à le faire d’une différente manière à chaque fois.»

Des projets plein la tête

En plus de la tournée «For the Rite of Spring» et de l’Eurovision, Mika sera très occupé pour le reste de l’année. Il partira dans le désert sous peu dans le but d’enregistrer des tribus pour une bande originale de film qui devrait sortir en 2023 et sortira deux nouveaux albums bientôt.

«Vous allez commencer à entendre de la nouvelle musique dans les mois qui viennent. Je veux continuer à construire un univers. C’est vraiment juste le début. J’ai toujours à l’idée que moi je peux trouver et retrouver l’inspiration. Ce que je fais peut inspirer les autres, et ça, c’est un défi éternel.»

Source : l-express.ca (Cindy Caron)