« Vanity Fair » – Mika envoûte la Philharmonie de Paris

Le chanteur pop a investi la somptueuse Philharmonie de Paris, pour offrir une version symphonique, avec orchestre et chœur, de ses tubes. Vanity Fair a assisté à ce concert-événement.

La tentation était trop forte pour les dizaines de groupies venues voir leur idole : s’il avait été précisé, en début de soirée, qu’il était formellement interdit de sortir son smartphone pour prendre photos et vidéos, le concert s’est pourtant terminé avec une marée d’écrans bleus et de flashs jaillissant de la foule. La grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie avait rarement connu une telle frénésie, mais il faut dire qu’elle n’accueille pas tous les jours des popstars. Mika, chanteur célèbre aux quatre coins du globe, particulièrement adulé en Italie et en France, avait donc choisi ce temple parisien de la musique classique pour revisiter ses tubes à la sauce symphonique, ce samedi 23 octobre. Et quand l’artiste a une idée, il ne fait pas les choses à moitié : pour ce concert exceptionnel, il est accompagné des 95 musiciens de l’orchestre national d’île de France, d’une cinquantaine de choristes, de la soprano Ida Falk Winland, du chanteur Max Taylor et du guitariste Thibaut Garcia. Le tout sous la baguette de Simon Leclerc, chef d’orchestre habitué des grandes productions hollywoodiennes. Le résultat, sur scène, est impressionnant.

Une fois l’orchestre installé, Mika entre sous les hourras. Fidèle à son goût de la fantaisie, il scintille dans un costume argenté, qui fait l’effet d’une boule à facettes avec les nombreux projecteurs. Le concert commence doucement avec une version de « Toy Boy » puis d’« Underwater », magnifiée par les violons. Puis, première surprise : « Boum Boum Boum », morceau très acidulé aux paroles presque grivoises, est ici repris avec le chœur à la manière d’un « Carmina Burana ». On ne peut qu’en avoir la chair de poule.

Après l’entracte, les hits s’enchaînent : « Happy Enging », « Origin of Love », « Elle me dit », et bien évidemment « Grace Kelly », le morceau par lequel la carrière de Mika a commencé. Aux premières notes, il est toujours difficile de les reconnaître, tant cette nouvelle partition symphonique leur apporte une autre ampleur.

La soirée se termine dans une ambiance plus proche des concerts habituels, de ceux que Mika aurait pu faire à l’Olympia ou à Bercy. Pour le dernier titre, l’entraînant « Love Today », les spectateurs se lèvent, tapent dans leurs mains… On sent alors Mika complètement électrisé. Lui qui aime tant danser ne se retient plus et nous offre un déhanché endiablé. Le public est presque en transe, les applaudissements redoublent. Toute en humilité, le chanteur ne salue pas seul, mais main dans la main avec ses camarades, Ida Falk Winland, Max Taylor et Simon Leclerc. Malgré les rappels nourris de la foule qui demande une autre chanson, Mika doit retourner dans sa loge, où il est attendu pour un duplex dans l’émission The Voice, dont il est l’un des jurés. En allumant la télé, quelques minutes plus tard, on le découvre en effet en direct sur TF1, remaquillé, superbe dans un costume rose flashy, et prêt à assurer de nouveau le show dans ce télé-crochet ultra-suivi. Assurément, la Philharmonie avait rarement accueilli une telle popstar.

Source : Vanity Fair (Pierrick Geais)