Interview « Les Echos » – Mika : « La cuisine est un vrai plaisir, j’aimerais l’étudier sérieusement »

L’artiste libano-américano-britannique sort un premier album 100% en français, « Que ta tête fleurisse toujours ». Il est si gourmand que son dîner l’obsède dès le réveil.

Dans un nouveau titre, vous répétez « pour votre santé, bougez ». Vous vous appliquez ce slogan ?

À fond ! Je cours presque 50 kilomètres par semaine, je fais de l’escalade et du mountain bike, je me suis mis à l’équitation avec saut d’obstacles il y a une dizaine d’années et j’apprends la voile. Je ferai du sport tant que mes genoux fonctionneront, c’est la meilleure méditation pour moi.

Vous êtes fan de rugby ?

J’ai grandi en Angleterre où il y a une culture du rugby très forte. C’est un sport dans lequel des êtres remarquables manifestent leur envie de gagner avec une attitude de gentlemen. J’ai été ravi que certains matches de la Coupe du monde fassent des audiences de plus de 18 millions de téléspectateurs pour la première fois en France.

Vous avez animé l’avant-show de la finale. Stress ou plaisir ?

Un mélange de plaisir, d’exubérance, d’adrénaline, de stress et de panique à cause de la pluie mais, à la fin, j’en garde le souvenir d’un moment beau et poétique après sept mois de travail intense. Ce fut une rencontre magnifique avec les enfants de la mêlée des choeurs.

Vous avez pris plaisir à créer les costumes de ce mini-show ?

J’ai un atelier de création dans les Pouilles qui emploie sept personnes à fabriquer des vêtements, des décors et des objets au service de mon propos. Pour ce show, on avait découpé 1.500 petits morceaux de miroir au laser pour mon costume. Chaque enfant avait son habit sur mesure. Il y a quelques années, je présentais une émission télévisée en Italie, Stasera Casa Mika, qui était aussi un petit miracle de joie et de subversion, avec ses décors réalisés par des artistes hollandais exposés au MET et ses costumes créés par la maison Valentino. Un orchestre de 45 personnes jouait en direct. On a vécu des moments dingues, Monica Bellucci sortant d’un frigo, Sting d’un coeur géant, Kylie Minogue d’une maison de poupées. La vie serait moins intéressante sans ces moments-là…

Vous avez la réputation d’être gourmand ?

Chaque matin, dès le réveil, je pense à mon dîner. Je garde un carnet avec les bonnes adresses où j’ai mangé dans le monde entier. Après un concert, je peux faire deux heures de voiture pour retourner dans l’un de ces endroits : un petit resto à Naples avec ses chaises en plastique, une adresse dans les ruelles de Bari où l’on mange sur des tabourets en bois, une maison très années 1960 dans les collines du Piémont tenue par une mère et son fils. Comme je finis par connaître les restaurateurs, ils m’invitent souvent à manger seul dans leur cuisine, un vrai bonheur.

Vous cuisinez ?

Chez moi, le bureau, c’est ma cuisine ! Je prépare toujours des quantités astronomiques de nourriture. Je crois que j’ai la plus grande collection de Tupperware du monde pour stocker tout ça. Une vraie grand-mère libanaise hors de contrôle…

Que n’avez-vous pas encore tenté artistiquement qui vous fait envie ?

Signer une bande originale de film, par exemple pour un manga, mettre en scène un opéra, écrire la musique d’un ballet. Tant de choses me font envie…

Là, tout de suite, qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?

Etudier sérieusement la cuisine, commencer tout en bas en épluchant les légumes puis apprendre des choses de plus en plus sophistiquées, étudier les cuissons, etc.

Source : Les Echos